En cas d’accident nucléaire majeur à Gravelines, Lille serait touchée

« Le groupe « Fermez-la ! » est sur la Grand-Place de Lille, ce samedi 8 novembre matin, pour faire signer une pétition demandant l’élargissement des plans de secours autour de la centrale nucléaire de Gravelines.

À vol d’oiseau, la Grand-Place de Lille est à seulement 78 km de la centrale nucléaire de Gravelines. En cas d’accident nucléaire majeur, la capitale des Flandres se trouverait donc dans la zone principale des retombées radioactives, en se référant aux observations réalisées lors de la catastrophe de Fukushima au Japon. « À Fukushima, la majorité des retombées s’étaient étalées jusqu’à 100 km de la centrale, explique Sophie Petit, référent nucléaire chez Greenpeace, et la population avait dû être évacuée jusqu’à 30 km. »

D’où la visite, ce samedi matin et jusqu’en début d’après-midi, sur la Grand-Place lilloise, d’une dizaine de militants du groupe « Fermez-la ! ». Ils ne viennent pas demander la fermeture de la célèbre centrale nordiste, cette fois, mais « l’extension du plan particulier d’intervention » (le PPI). « Aujourd’hui, il prévoit une évacuation de la population jusqu’à seulement 2 kilomètres autour de la centrale et, ensuite, des actions d’urgence jusqu’à 10 km (confinement, distribution de pastilles d’iode, etc.) » (*). Bien loin, donc, selon les militants, des mesures qu’il a fallu prendre au Japon. « On demande de prévoir une évacuation jusqu’à 30 km, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays d’Europe. »

Où l’on reparle des drones

Sous une grande carte accrochée à la façade du Théâtre du Nord, les passants signent volontiers la pétition qui doit être envoyée au préfet. Et ils interrogent aussi les militants sur les récentes affaires de survol de centrales par des drones. « On répond aux gens que c’est au gouvernement et à l’exploitant d’assurer la sécurité des installations. Pour l’instant, ce n’est pas fait. Un drone n’est pas dangereux pour les réacteurs, il ne pourrait pas transporter une charge explosive suffisante pour les endommager. Par contre, pour les piscines de stockage de déchets dont les toits sont en tôle, … ».

Le drone qui a survolé Gravelines n’était pas piloté par « Fermez-la ! ». Mais, comme d’autres en France, « il met en lumière les faiblesses de l’installation ».

(*) Selon nos informations, la zone d’évacuation est variable et décidée par le préfet en fonction de nombreux critères, dont le sens du vent et le nombre de réacteurs touchés. »

PAR A. D. – PHOTO ÉDOUARD BRIDE – La Voix Du Nord